J'ai ouvert mon coeur dans le bleu du révélateur : un projet sur le thème de l’identité
D’avril à juin 2023 dix jeunes du relais d’insertion du Stemo de l’Orne, du Centre Educatif Fermé de Saint-Gauburge et de la Maison d’Enfants à Caractère Social (MECS) « Les Petits Chatelets », ont réalisé un projet mêlant la création photographique et des ateliers d’écriture.
Avec Mélanie Dornier, photographe, les jeunes ont pratiqué la trés ancienne technique du Cyanotype à travers des séances de portraits et leur tirage photographique. Les ateliers d'écriture ont été menés par Sonia Brault, autrice et animatrice d'ateliers d'écriture (« Le sourire virgule »).
Nous avons posé des mots, fait des photos, pour dire notre identité.
Si tu ouvres ton cœur, après, ça va tout seul.
L’édition d’un livret pour les jeunes et leurs familles a également eu lieu. Les dix jeunes qui ont participé à ce projet : Rose, MVH, Chaba, Zoro, Chanoir, La Honda, Red, SLMK, Tiger et BMW.
Melanie Dornier
Mélanie Dornier puise son inspiration photographique dans la rencontre et le dialogue avec l’autre.
Elle s’attache à créer un univers onirique et sensible.
Les notion d’identité et de trace sont explorées au cours de projets personnels ou participatifs à travers une narration visuelle empreinte de délicatesse. La carrière de Mélanie commença en Asie où elle engage sa photographie au service de valeurs qui lui sont chères.
Son site : https://melaniedornier.com/melanie-dornier
Contact : melanie@melaniedornier.com
Sonia Brault
Sonia Brault est animatrice d’ateliers d’écriture, auteur, biographe, formatrice et, ces dix dernières années, écrivain public à Alençon.
Elle a notamment publié un recueil de poèmes aux éditions de L’Atelier de Groutel.
Son site : soniabrault.fr
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3 questions à Sonia Brault, autrice et animatrice d'ateliers d'écriture (La sourir de la virgule) :
1 / Comment avez-vous travaillé avec Mélanie Dornier et les jeunes sur ce thème du portrait ?
La thématique était passionnante - surtout avec ce public en quête de repères. Et ce fut un vrai défi car l'anonymat était de mise : comment se dire sans utiliser ni son prénom ni son visage ? L'idée était d'emmener ces jeunes vers une expression juste et inattendue d'eux-mêmes. Les premières consignes, les premières créations nous ont aidé à tracer de nouveaux chemins d'expression de soi ; nous avons rapidement suivi chaque jeune dans ses souhaits, et en même temps nous étions des guides.
2/ Quelle est la relation entre l’écriture et la photographie ?
La passerelle entre écriture et photographie s'est construite dans les deux sens. Ces deux disciplines ont été le point de départ de créations personnelles. La photographie et l'écriture se sont nourries mutuellement, elles se sont complétées, et leur association a ajouté du sens. Chacune a été le pas de côté de l'autre, permettant de mieux voir. Des symboles forts sont alors apparus.
3/ Avez-vous rencontré des difficultés dans la mise en place de ces ateliers ?
Il y a eut bien sûr les difficultés de base : les différents emplois du temps des jeunes, la nécessité de remobiliser à mi-parcours, des moments d'impatience de jeunes qui n'ont pas l'habitude d'une concentration sur la durée, l'inquiétude pour certains... Il a fallu s'adapter, trouver des astuces, d'autres façons d'accompagner. Le réseau de partenaires réunis pour ce projet a été une force.
4/ Qu’avez-vous retiré de cette expérience ?
Les jeunes m'ont épatée ; ils ont été au bout du projet et je pense qu'ils ont compris les enjeux. Ils étaient fiers de montrer le résultat à leurs éducateurs, à leur famille. Et forcément, on était tous très fiers d'eux. Nous leur avons dit cela au moment du vernissage, et ça, pour ces jeunes, c'est la cerise qui vaut un gâteau entier !