Présentation du projet :
Encadré par La cuisine de curiosité de Julie, l'atelier cuisine au Centre de détention d'Argentan existe depuis 2011. Le projet consiste en la réalisation d'un buffet de dégustation pour 30 à 40 personnes lors des rendez-vous de saison.
Ces derniers sont des moments de restitution collective des ateliers de pratiques culturelles lors desquels les résultats des actions culturelles sont partagés autour d'un repas confectionné à l’occasion par les personnes détenues.
Ce rendez-vous gastronomique est ancré dans l’esprit de découverte, de saisonnalité toujours, de produits cantinables au maximum et bien entendu de partage.
L'artiste :
Julie, intervenante, est plasticienne de formation. Elle souhaite créer un lien entre les recettes qu'elle élabore et la restitution qui aura lieu lors de la dégustation. De plus, elle utilise des fruits et légumes de saison afin de sensibiliser les détenus à une bonne consommation. Aussi, elle propose des recettes avec des produits que les détenus peuvent cantiner.
La cuisine de curiosité de Julie intervient au Centre de détention d’Argentan ainsi qu’au Centre pénitentiaire d’Alençon-Condé-sur-Sarthe.
Le lieu d’accueil :
Le Centre de détention d’Argentan est situé route de Tercey à Argentan.
Il est constitué d’un quartier hommes de 638 places.
3 questions à … :
Julie, intervenante
1/ Depuis combien de temps proposez-vous des actions en milieu pénitentiaire ?
Depuis 2011 avec un 1er atelier à la maison d’arrêt de Caen puis de façon régulière à Argentan et enfin Condé-sur-Sarthe en 2013. Auxquels s’ajoutent des ateliers plus ponctuels également au centre pénitentiaire de Caen.
2/ Comment choisissez-vous vos recettes ?
Soit il y a une thématique imposée ou proposée (les rendez-vous de saison avec la présentation d’un autre atelier conjoint), soit je la propose (le pain, les légumes, la saison, cuisine du monde…).
Dans les deux cas, je fais des recherches pour trouver des recettes correspondant à la thématique, adaptées au contexte (aliments cantinables, matériel possible et temps d’atelier imparti) adaptées à différents niveaux de cuisine et faciles à reproduire même avec un petit niveau.
3/ Cuisiner en détention, est-ce plus compliqué ?
Oui du fait d’un temps d’atelier qui peut beaucoup varier compte tenu des aléas liés au fonctionnement d’un lieu de détention.
Par ailleurs, les contraintes liées aux exigences du lieu deviennent des éléments qui obligent à trouver des astuces pour cuisiner avec peu de matériel ou une gamme de produits plus limitée. Cela oblige à être créatif.
Non, car finalement qu’il s’agisse d’adultes, d’enfants, de personnes âgées, de personnes en situation de handicap, il s’agit toujours de composer avec la multiplicité des individus, qui viennent avec leur vécu, leur histoire, leurs envies, leurs difficultés. En milieu ouvert ou fermé cela fonctionne de façon somme toute assez identique.
Cuisiner en détention donne en tout cas la conviction que la cuisine est un magnifique moyen d’échange et de partage même si cela peut apparaître comme une banale évidence. On apprend de l’autre en découvrant sa culture culinaire, c’est d’ailleurs lors de ces ateliers que j’ai découvert que l'on cuisinait la bosse de chameau !