Présentation du projet :
Comment inviter les jeunes à être plus critiques et vigilants vis-à-vis des informations circulant sur internet (fake news, désinformation…) ? Après une phase d’analyse de vidéos défendant des thèses conspirationnistes, les jeunes se sont appropriés ces codes narratifs pour écrire et réaliser leur propre théorie du complot : Alençon serait une base extraterrestre depuis plusieurs siècles. L’idée étant alors de chercher dans le patrimoine local des éléments pouvant accréditer cette thèse : la forme des bâtiments et des sculptures, les noms des lieux ou encore les personnalités historiques. Ce court métrage a fait l’objet d’un travail d’écriture, puis de la captation de séquences tournées en studio ou en ville dans des bâtiments patrimoniaux.
La structure culturelle, la compagnie :
Le Bureau Information Jeunesse de l’Orne est plus qu’un simple lieu ressource, il est un véritable outil à la disposition des jeunes ornais-es. Il est un vrai lieu d’accueil, d’information, de contact, d’écoute, de rencontres et d’échanges avec des animateurs-rices formé-es pour soutenir et accompagner les jeunes dans leurs questionnements, démarches et projets.
Ouranies théâtre est une compagnie basée à Alençon qui adapte pour la scène différents formats d’œuvres littéraires en cherchant à en restituer les atmosphères et impressions par des propositions de jeu innovantes.
Le lieu d’accueil :
Le Service Territorial Éducatif de Milieu Ouvert (STEMO) de l’Orne est chargé de l’accompagnement des mineurs et des jeunes majeurs sous main de justice faisant l’objet d’une mesure pénale. Il réalise des mesures judiciaires d’investigation éducative au civil et au pénal. Son relais d’insertion de proximité prend en charge des jeunes de 13 à 21 ans, en difficultés scolaires, déscolarisés ou sans activité, faisant l’objet d’une mesure judiciaire. Le but est de permettre la resocialisation du mineur et de créer des relais avec des dispositifs de droits communs.
3 questions à … :
David Ménard, directeur du STEMO d’Alençon
1 / Comment s’est monté ce projet et quel a été votre rapport avec les autres partenaires ?
Tout est parti de l’intervention du Bureau Information Jeunesse de l’Orne au sein du relais d’insertion de proximité d’Alençon autour d’une action « le vrai du faux » qui consiste à déconstruire la manipulation par l’image. L’intérêt des jeunes pour cette animation a amené les éducateurs du relais à aller explorer cette thématique. Grâce à Romain Dubreuil nous avons rencontré Étienne Briand co-fondateur de la compagnie Les Ouraniens théâtre et avons réfléchi collectivement au projet qui deviendra plus tard « Comme par Hasard ».
2 / Comment les jeunes se sont ils approprié cette idée de Fake News ?
L’entrée en matière de l’artiste a attiré l’attention des jeunes. En effet, Étienne Briand s’est présenté comme étant le manager de Luc Besson, le réalisateur. Des photomontages sont venus appuyer cette démonstration. Les jeunes ont été bluffés et ont cru à cette histoire. Quand Étienne Briand leur a dit la vérité, les adolescents ont été particulièrement surpris de s’être laissés dupé de la sorte. Cela a permis d’amorcer les questions autour de la manipulation par l’image et de la fausse information. Les jeunes ont ensuite été séduits par la création d’une vidéo « fake news » à partir de vraies informations diffusées sur les réseaux sociaux… L’idée d’inventer « le plus gros bobard du monde » à partir de vérités les a emballés !
3 / Quel bilan tirez-vous de cette expérience ?
Cette expérience a été particulièrement riche car ce projet a permis d’aller explorer les archives départementales, le mémorial de Montormel et de montrer aux adolescents tous les leviers qui conduisent à la réalisation d’une vidéo complotiste. L’impact de cette vidéo, vue plus de 10 000 fois sur Youtube, a dépassé nos attentes auprès des jeunes mais aussi de la population. Le projet « Comme par hasard » a touché un public plus large qu’au départ et est, aujourd’hui, un outil éducatif accessible pour les établissements qui accueillent des adolescents.