Présentation du projet :

En avril 2013, le Muséum d’histoire naturelle du Havre présente l’exposition Antarctique, une explosion de vie et rencontre un glaciologue qui s’apprêtait à passer un an sur la base scientifique française Dumont D’Urville. Un projet de correspondance entre ce chercheur et les détenus du centre pénitentiaire du Havre voit alors le jour pour créer un lien entre deux mondes isolés. Censé durer un an, le projet s’est prolongé sur quatre années grâce à la participation des chercheurs qui se sont succédé. 

En 2015, Claire Le Breton a rejoint le projet, en proposant aux participants de créer des photomontages en lien avec les expositions du Muséum et au rythme des allers-retours des hivernants en Antarctique dont certains sont venus à la rencontre des personnes détenues lors de leur retour en France. 

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Les structures culturelles :

Le Muséum d’histoire naturelle du Havre propose des expositions temporaires ludiques et interactives pour découvrir et comprendre les richesses du monde animal, végétal et minéral. Son objectif : explorer autrement les multiples champs de la culture scientifique pour mieux en faire partager les enjeux et s’inscrire comme un lieu de lien et de partage intergénérationnel.

l minuscu(l)e a pour but de soutenir, accompagner et promouvoir des projets culturels par le biais de créations et d’actions de sensibilisation. L’artiste plasticienne Claire Le Breton et Simon Leroux, artiste multimédia, conçoivent et animent des ateliers de médiation par la création artistique à destination de tous les publics.

Le lieu d’accueil :

Le Centre pénitentiaire du Havre est situé lieu-dit La queue du Grill à Saint-Aubin-Routot.
Il est constitué d’une maison d’arrêt pour hommes de 297 places, de deux centres de détention d’une capacité totale de 391 places et d’un quartier pour mineurs de 15 places.

 

3 questions à … :

Nicolas Bansaye, responsable pôle accueil et médiation muséum d’histoire naturelle du Havre

1/ Comment est née cette idée de créer une correspondance entre un chercheur isolé en Antarctique (hivernant) et des personnes détenues et le Centre Pénitentiaire du Havre ?

Notre partenariat avec le centre pénitentiaire a débuté en 2009 avec des ateliers scientifiques et la mise en place d’un rucher pédagogique. En 2013, nous avons monté au muséum une exposition sur l’Antarctique grâce à laquelle nous sommes entrés en contact avec un hivernant. Très vite l’idée d’un projet avec le centre pénitentiaire est née. En effet, personnes détenues et hivernants, bien que vivant des expériences très différentes, partagent beaucoup de choses, comme l’isolement et l’éloignement des proches. Ce projet, qui ne devait durer qu’un an, s’est finalement prolongé sur 4 années grâce aux scientifiques qui se « passaient le relais » au moment des changements d’équipe.

2/ Quel a été votre rôle sur ces 4 ans de correspondances ?

Durant ce projet, mon rôle a été principalement de mettre en relation les personnes détenues et les chercheurs. Je jouais un peu le rôle de « facteur » en transmettant (par mail) les lettres. Et lorsque que je venais faire une intervention au centre pénitentiaire, je ramenais  les lettres des hivernants aux personnes détenues. Durant toute cette période, et nous continuons à le faire par ailleurs, je m’occupais également d’accompagner des chercheurs au centre pénitentiaire dans le cadre d’une programmation d’ateliers/conférences. Les personnes incarcérées peuvent ainsi échanger avec des chercheurs à l’autre bout du monde et discuter avec d’autres dans le quartier socio-culturel du centre pénitentiaire.

3/ Comment l’intervention de Claire Le Breton a-t-elle enrichi le projet ?

Claire Le Breton a rapidement rejoint ce projet en proposant de réaliser des photomontages qui accompagneraient les lettres des personnes détenues. Ces photomontages, réalisés notamment à partir de photos issues des expositions du muséum, permettaient de créer du lien entre les participants au projet et la programmation du muséum. Ces réalisations étaient aussi l’occasion de soulever des questions et réflexions sur des problématiques environnementales. En plus d’enrichir les échanges, ces photomontages ont été exposés dans la salle commune de la base Dumont D’Urville, en Antarctique, ainsi que dans une salle du muséum. Un bel aboutissement pour ce projet !

Correspondance illustrée