Présentation du projet :
Composée d’artistes de différents domaines et de différentes esthétiques, l’association les chantiers a proposé au public de la Maison d’arrêt de Cherbourg-en-Cotentin de créer un puzzle urbain sérigraphié à partir de photos de la ville. Par ce biais, ils souhaitaient interroger l'architecture et l'urbanisme.
En 12 heures d’atelier, les 4 participants ont composé un puzzle à l’image de “leur” Cherbourg.
La structure culturelle :
L’association Les chantiers existe depuis le printemps 2019. Basée à Cherbourg, elle se donne pour objectif de favoriser les croisements entre art, architecture, urbanisme, édition, et d’intervenir ainsi dans les mécanismes qui font la transformation de la ville.
Le lieu d’accueil :
La Maison d’arrêt de Cherbourg-en-Cotentin est située 2 rue Vastel à Cherbourg-en-Cotentin.
Elle est constituée d’un quartier hommes de 46 places.
Ce diaporama nécessite JavaScript.
3 questions à … :
Tony Durand, artiste
1/ Comment s’est mis en place le projet ?
Le projet part d'une phrase de l'écrivain Jean-Christophe Bailly, dans son livre La phrase urbaine, où il compare la ville à un gigantesque puzzle dont les morceaux ne coïncident pas entre eux. En discutant avec les autres intervenants, le puzzle en tant qu'objet nous a semblé être une bonne porte d'entrée pour aborder, de manière ludique, le thème de la ville.
2/ Quel rapport les personnes détenues entretiennent-elles avec la ville ?
Alors que dans un premier temps les participants à l'atelier étaient peu désireux de parler de leur origine géographique, nous avons compris au fil des discussions qu'ils étaient tous de la région. Cela a facilité la seconde phase : nous avions au départ imaginé une sortie avec eux pour prendre des photos, qui n'a pas pu avoir lieu en raison de l'épidémie. Le protocole que nous avons mis en place pour pallier cette impossibilité (leur demander de nous lister les lieux qu'ils connaissaient pour qu'on aille les photographier à leur place) a d'autant mieux fonctionné qu'ils étaient familiers de la ville. Leurs demandes ont majoritairement porté sur le littoral, le port, etc.
3/ Que retirez-vous de cette expérience ?
Cette expérience a été incontestablement enrichissante : par la rencontre avec un public différent des ateliers que nous menons d'habitude, et par l'obligation de chercher des moyens de rendre accessible notre discours, tout en engageant des discussions sur leur situation actuelle : nous nous sommes ainsi retrouvés autant en situation d'apprentissage (des codes pénitentiaires...) qu'en situation d'animation.