Présentation du projet :
Le programme Culture - Justice a pour objectif de faire le lien entre l’intérieur et l'extérieur des établissements pénitentiaires, en les liant à leur territoire. Les projets développés par la Mission archéologique du Département de l’Eure - Gisacum remplit à merveille cette mission en invitant les personnes détenues à découvrir l'histoire de la ville antique de Gisacum fondée il y a 2000 ans. Des Gallo-romains qui vivaient ici aux archéologues qui ont redécouvert le site il y a 200 ans, les interventions des médiateurs et les sorties culturelles permettent de découvrir ce site archéologique, son centre d'interprétation et ses vestiges des bains publics.
Les structures culturelles :
Gisacum est une ville antique fondée il y a 2000 ans redécouverte par les archéologues il y a 200 ans. Le site archéologique est accompagné d’un centre d'interprétation.
Initialement mise en place pour valoriser le site de Gisacum, la Mission archéologique du département de l’Eure a progressivement vu s'élargir le champ de ses prérogatives. Elle compte aujourd'hui parmi les principaux acteurs de l'archéologie publique nationale et contribue à différents titres aux projets des territoires.
Le lieu d’accueil :
La Maison d’arrêt d’Évreux est située 92 Rue Pierre Semard à Évreux.
Elle est constituée d’un quartier hommes de 162 places.
Découvrez ce film réalisé par les personnes détenues à la Maison d’arrêt d’Evreux au sujet du site archéologique de la Ville Gallo-Romaine de Gisacum-Le Viel Evreux (Département de l’Eure). La création de ce film a été accompagnée par l’association Bifurcation.
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3 questions à … :
Karine Marié, directrice du Spip de l’Eure
1/ Depuis combien de temps existe le partenariat ?
J’ai retrouvé trace de la 1ère intervention du Gisacum en 2010, lorsque j’étais chef de l’antenne d’Évreux. Nous y avions travaillé avec Charlotte David qui était alors notre interlocutrice à la DRAC Haute-Normandie.
2/ Quel est l'intérêt de l'archéologie et du patrimoine ?
Tout d’abord la découverte du patrimoine local. Beaucoup de personnes détenues ignorent qu’il y a un site archéologique sur le département, qui soit aussi bien valorisé. Ils ne connaissent le site qu’à travers les panneaux de signalisation mais ne vont pas jusqu’à le visiter. Ils sont surpris et ensuite intéressés. En connaissant mieux leur territoire, leur patrimoine, et l’histoire, cela renforce leur sentiment d’appartenance à leur environnement, mais aussi à leur propre histoire identitaire.
Puis, il est intéressant à travers l’archéologie, de voir à quel point nous avons hérité de rites, traditions, pratiques ancestrales. Les personnes détenues font souvent le constat qu’ils retrouvent beaucoup de similitudes sur plusieurs thématiques (le sport, la cuisine, la musique….) entre les pratiques gallo-romaines et certains de leurs rites ou traditions familiales, vécues dans leur enfance par exemple.
3/ Quel est l'apport dans le parcours d'insertion de la personne ?
Comme toute activité culturelle, l’activité proposée les fait monter en compétences, en aptitudes autour des habilités sociales. Ils se montrent d’abord curieux, puis intéressés, et enfin veulent expérimenter et transmettre leurs connaissances. En s’ouvrant à la culture et/ou en la pratiquant, et notamment, lorsqu’elle s’inscrit dans une thématique aussi technique que l’archéologie et qu’elle est ancrée dans la connaissance de son patrimoine, la personne détenue monte et gagne en apprentissage social, dans sa relation à l’autre, dans la communication, . Elles ont ensuite, envie de transmettre cette connaissance à leur entourage. La transmission de ce savoir contribue à les valoriser et à développer leur estime de soi.