Présentation du projet :

Depuis 2012, Normandie images accompagne un groupe de détenus dans le fonctionnement du canal vidéo interne du Centre pénitentiaire de Caen. Différentes actions ont été mises en place afin de les former à la réalisation de contenus audiovisuels et de les sensibiliser à la programmation de films. 

Le canal vidéo interne a pour ligne directrice l’éducation et la culture. C’est un outil qui permet de toucher l’ensemble de la population pénale de l’établissement (400 personnes). Le film d’animation a une forte place dans le développement de l’identité visuelle du canal vidéo.

Anthony Gandais a accompagné les auxiliaires du canal vidéo pour la réalisation de l’habillage des émissions et de la programmation.

La structure culturelle, l'artiste :

Normandie Images œuvre au développement du cinéma, de l’audiovisuel et de la création multimédia, en accompagnant la mise en œuvre des politiques publiques du territoire. L’agence  travaille en direction des professionnels, des collectivités publiques et de tous les publics.

Anthony Gandais est réalisateur, motion designer et stop-motioner. Il propose des ateliers autour du cinéma d’animation et travaille sur la réalisation de films de commandes (clips, institutionnels, motion design, génériques tv). En parallèle, il se consacre à divers projets plus personnels mélangeant stop motion, effets spéciaux ou prise de vue réelle.

Le lieu d’accueil :

Le Centre pénitentiaire de Caen est situé 35 Rue du Général Moulin à Caen. Il est constitué d’un quartier hommes de 425 places et d’un quartier de semi-liberté de 50 places.

3 questions à … :

Anthony Gandais, réalisateur

1/ Depuis combien de temps participez-vous à des actions en milieu carcéral et quelles ont été vos précédentes expériences ?

Cela fait environ 10 ans que je participe à des actions en milieu carcéral à raison de 2 ou 3 ateliers par an (ateliers autour du cinéma de fiction ou d'animation). J'ai commencé à mener des ateliers vidéo au quartier mineur de la Maison d'arrêt à Caen, puis avec des adultes. Depuis quelques années, j'interviens au Centre pénitentiaire de Caen sur des ateliers d'animations en lien avec le canal 111 (télévision locale du Centre pénitentiaire).

2/ La prison est-elle un bon lieu pour travailler le film d'animation ?

L'approche et l'organisation d'un atelier de film d'animation y est évidemment différente des ateliers que je mène habituellement. Les contraintes organisationnelles et l'accès aux lieux d'intervention au sein du centre (bien entendu nécessaire) peuvent parfois perturber le bon déroulement d'un atelier. Mais l'attrait que les participants ont pour ce genre de pratique reste fort. Ils ont, jusqu'à maintenant, toujours trouvé un grand intérêt dans cet exercice de création qui consiste à donner vie à des objets inanimés.

3/ Le travail en prison a-t-il influencé votre travail personnel ?

Même si ces expériences n'ont pas influencé mon travail de création, elles ont influé sur mon travail d'intervenant dans l'échange et la transmission de mes compétences en cinéma d'animation. Avant de commencer ce type d'atelier en établissement pénitentiaire, j'ai certainement eu toutes sortes de jugements prématurés. Je pensais, entre autre, que je ne pourrais pas intéresser les participants à cette pratique cinématographique. J'ai constaté rapidement que je me trompais.

Habillage graphique du Canal vidéo interne du Centre pénitentiaire de Caen