Des cinés, la vie

Des cinés, la vie ! est une opération nationale lancée en 2006, est organisée depuis 2018 par l’association L’Archipel des lucioles (ex-Passeurs d’images) et soutenue au niveau national par le ministère de la Justice, le ministère de la Culture et le Centre national du cinéma et de l’image animée (CNC). Elle fait partie du catalogue des manifestations nationales de la PJJ et son portage est confié à la Direction interrégionale de la PJJ en Île-de-France et Outremer.

Fonctionnement :

Une sélection de 12 courts métrages est visionnée et analysée par les jeunes, accompagné·es par leurs éducateur·rices et des professionnel·les du cinéma.
Les jeunes votent ensuite pour l’attribution du prix Des cinés, la vie!.

Le prix est remis au·à la réalisateur·rice du film lauréat au cours d’une cérémonie prévue au printemps à la Cinémathèque française, à Paris.

Le trophée :

Le prix Des cinés, la vie! est attribué, sous la forme d’un trophée, au·à la réalisateur·rice dont le film a reçu le plus de voix. Ce trophée est réalisé au sein d’une des structures participant à l’opération.

En 2023, ce trophée a été réalisé par les jeunes du Cei accompagnés par les éducateur·rices.

Un projet raconté par les jeunes et les éducateurs

Ci dessous, le témoignage des éducateurs du Cei Le Bigard (Centre Educatif et d'Insertion de Querqueville) qui ont participé avec les jeunes à Des cinés, la vie en 2023. Ils ont notamment réalisé le trophée remis aux réalisateurs lauréats.

"Après avoir pris connaissance des 12 courts métrages, il semblerait que 2 films ont marqués nos jeunes : Confinés dehors et Pile Poil.

Confinés dehors a essentiellement marqué nos jeunes car le film nous rappelle le quotidien difficile des sans-abris et qu’ils ont été les oubliés de la pandémie et de la société.

Comme cité dans le film, les « invisibles » n’ont pas le choix d’être confinés dehors, ils trouvent alors la tranquillité et ne font plus face à l’agressivité et au jugement des Parisiens. Cependant il devient difficile d’obtenir de l’argent ou de la nourriture avec des rues vides et une société à l’arrêt. Les sans abris se retrouvent donc confrontés à eux même, ce qui va nous donner une première idée pour élaborer notre trophée : Celui de ne rien attendre des
autres.

Pile poil a été le deuxième coup de coeur de nos jeunes, en effet, après le visionnage de quelques courts métrages très touchants, un peu de comédie a su redonner du peps à nos cinéphiles.

Les jeunes se sont identifiés en Elodie, en effet, le personnage principal, malgré le chemin tout tracé que son père lui réserve, décide de suivre sa propre voie et va jusqu’au bout de ses envies initiales. Le quotidien de nos jeunes, actuellement en insertion, se retrouvent dans le flou quant à leur avenir, le film les remet donc en question : Doivent-ils laisser quelqu’un, décider pour eux ou doivent-ils suivre leurs propres envies ?

En conclusion, les jeunes ainsi que les porteurs du projet ont décidé que le trophée, sur le thème « et demain », sera concentré sur soi-même.

Nous avons pour but de faire passer le message suivant :

Peu importe le monde qu’on nous impose, la voie qu’on nous propose, le destin qu’on nous réserve, il faut toujours suivre ses propres envies car nous sommes maitres de notre propre histoire. Nous avons tous les clés de la réussite dans nos mains, à nous donc de les utiliser pour se confronter au monde qui ferme bien trop souvent ses portes à la jeunesse.

Notre décision finale sur le choix du film est Pile poil pour son coté humoristique très bien équilibré, aussi, en pleine réflexion sur le choix de leurs voies professionnelles, nos jeunes se sont reconnus en Elodie."

Le trophée 2023 réalisé à Quequeville :

A la suite de l'appel à projet pour réaliser le trophée, la proposition des jeunes et des éducateurs du Cei a été retenue.

Suite du récit de l'aventure :

" Le trophée :

Pour la réalisation de ce trophée, nous nous sommes inspirés de la célèbre phrase « J’ai les mains faites pour l’or et elles sont dans la merde » de Al Pacino dans le film « Scarface ».
C’est pour cela que nous avons mis en valeur le coté doré de notre trophée.

Les matériaux :

Nous avons volontairement été minimalistes dans le choix des matériaux. Le plâtre pour sa finesse et la précision des détails pour fabriquer les mains. La boule transparente pour représenter le monde et y découvrir la fleur de lotus, symbole d’espoir, à l’interieur et la clé de la réussite que tout le monde peut obtenir. Notre trophée représente donc les mains abimées de la jeunesse portant le monde, sous signe d’espoir et de réussite car demain nous appartient.

Ce que représente le trophée en détail :

Les mains : Elles représentent la jeunesse, les mains sont si jeunes et pourtant déjà bien abimées. Elles portent le monde de demain. Nous n’avons pas peint les mains pour que cela reste universel.

La fleur de Lotus dans la boule : La boule transparente représente la terre, elle laisse deviner comme noyau une fleur de Lotus dorée. La fleur de lotus est étroitement liée au bouddhisme et à l’hindouisme et elle représente la pureté et l’accomplissement personnelle.

La clé avec la chainette : « Si la vie est une serrure, nous en sommes la clé », à travers ce détail, nous avons souhaité représenter en tout genre : Les clés de la vie, les clés du bonheur, les clés de la réussite et surtout la clé qui nous libère de nos propres chaines, car notre seule limite, c’est nous même.

CEI Le Bigard "

Le trophée a été remis à Lauriane Escaffre et Yvonnick Muller lauréats récompensés lors des journées de valorisations organisées les 21 et 22 juin à la cinémathèque française pour le film Pile poil.

Les personnes qui ont participé à Des cinés, la vie au sein du Centre Educatif et d'Insertion Le Bigard :

Julien, Louka, Wesley , Emilie, Noah, Thomas et Ilias

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3 questions à  Julien Denier, éducateur au Cei Le Bigard et à Noah, participant à Des cinés, la vie ! :

1 / Comment s'est déroulé concrètement la création du trophée au sein du CEI ? 

Dans un premier temps, nous n'avons sélectionnés aucuns jeunes, nous les avons tous invités à visionner les 12 courts-métrages du DVD envoyé par l'Archipel des Lucioles.

En fonction de l'intérêt des jeunes, nous avons présenté le projet de réaliser un trophée pour l'un des réalisateurs laureats, aussi, l'idée d'aller séjourner à Paris a un peu joué sur l'idée de s'inscrire au projet.

Par la suite, nous avons regardé une seconde fois la sélection de films pour finalement en choisir qu'un seul.

Les jeunes étaient dans l'hésitation et n'arrivaient pas à choir entre "Confinés dehors", film documentaire qui présente une poignée de sans-abris à Paris, qui ne trouvent plus personne pour mendier pendant le confinement de la période Covid. Ce film a tout particulierement touché nos jeunes.
Le choix final s'est porté sur le film "Pile Poil", forte comédie où les jeunes se sont tout de suite reconnus, en effet, une jeunesse trop sous-estimée, la question étant : Qui peut choisir le chemin de notre propre vie à part nous même ?

Dans un second temps, nous avons commencé à réfléchir sur le trophée en suivant le thème imposé " Et demain ?"

L'idée d'incorporer des mains dans le trophée a été unanime.

Nous voulions évoquer la jeunesse d'aujourd'hui, et porter à la fois un message d'espoir pour la jeunesse de demain.
L'idée d'avoir des mains qui portent le monde avec la fleur de lotus qui représente l'espoir et l'accomplissement nous semblaient évident.
La touche dorée a été ajoutée car il s'agit tout de même d'un trophée, et nous nous sommes inspirés de la célèbre phrase de Al Pacino dans Scarface " J'ai les mains faites pour l'or et elles sont dans la merde"

2/ Les jeunes ont-ils facilement adhéré au projet ?

La création du trophée a attisé la curiosité des non participants et de plus en plus de jeunes voulaient se greffer au projet en voyant le trophée aboutir.
Malheureusement, les jeunes ayant créés le trophée ne sont plus placés au CEI, mais il nous reste Noah, qui a participé à la remise des trophées et qui souhaite retenter l'aventure pour l'Edition Des cinés, la vie ! 2024.

3/ Qu’avez-vous apprécié le plus dans le projet Des cinés, la vie ?

Ce que j'ai préféré c'est de monter sur scène car c'était la première fois et les courts-métrages étaient intéressants. C'est un univers que je ne connaissais pas et j'ai aimé y rencontrer des gens tels que des réalisateurs, des acteurs, et des personnes venues de d'autres foyers.
J'ai envie de retenter l'aventure pour l'édition 2024 parce que j'ai découvert que j'aimais bien le monde du cinéma et c'est intéressant d'y être impliqué.

Des cinés, la vie au CEI Le Bigard