Présentation du projet :

Crées par la Maison des arts de Grand Quevilly depuis 2018, les Pastilles Sonores constituent 28 objets sonores qui accompagnent à ce jour, certaines œuvres de l’artothèque et gardent trace de quelques expositions passées à la Maison des arts. Afin de les rendre facilement accessible, ces Pastilles Sonores seront présentes de manière permanente sur le site de la Maison des arts, dans le catalogue en ligne de l’artothèque.

Elles accompagneront également physiquement, et sous la forme de MP3, les œuvres chez leurs emprunteurs. Telle que nous les avons envisagées avec Philippe Ripoll, les Pastilles Sonores s’apparentent à un projet de création sonore. Il n’est jamais question d’aboutir à une audiodescription neutre et objective, mais plutôt de se laisser emporter par une lecture sensible et subjective des œuvres.

Cinq Pastilles Sonores ont été réalisées à la Maison d’arrêt de Rouen, avec les hommes et les femmes, en 2021.

Elles ont été créées par Philippe Ripoll, enregistrées par Paul Morvant à la suite d’ateliers d’écritures menés en prison par Philippe Ripoll et accompagnés par l’équipe de la Maison des arts.

Les pastilles réalisées à écouter en cliquant sur les liens :

Les oeuvres sont a découvrir sur le site de l'Artothèque

Les Pastilles Sonores sont écrites et lues par Philippe Ripoll.

Enregistrement, mixage : Paul Morvant

La Maison des arts de Grand-quevilly :

La Maison des arts est un lieu d’exposition municipal dédié à la création contemporaine, prenant place dans une ancienne ferme du Bourg, démontée puis rebâtie pierre par pierre dans le centre ville de Grand Quevilly.

La programmation d’expositions monographiques et collectives offre une place tant à la scène émergente contemporaine qu’aux artistes confirmés.

Ouverte à tous, la Maison des arts est soucieuse de mettre en place des actions culturelles permettant des rencontres exigeantes, joyeuses et adaptées à tous les publics.

Une équipe de médiatrices expérimentées élabore des outils permettant à chacun.e d’accéder aux œuvres et y trouver du plaisir.

Par ailleurs, la Maison des arts est dotée d’une artothèque qui vient compléter le projet de sensibilisation des publics à l’art contemporain. Constituée à partir d’acquisitions de la municipalité faites au fil des ans, elle permet à celles et ceux qui le souhaitent d’emporter des œuvres d’art chez soi pour une période allant jusqu’à 2 mois : environ 200 œuvres peuvent être empruntées par les particuliers ou les collectivités.

Le lieu d’accueil :

La Maison d’arrêt de Rouen est située 169 Boulevard de l'Europe à Rouen.
Elle est constituée d’un quartier hommes de 624 places, d’un quartier femmes de 52 places et d’un quartier pour mineurs de 27 places.

3 questions à … :

Alice Cabrillac et Margaux Cresci, chargées de médiation à la Maison des arts/Artothèque de Grand-Quevilly

1 / Votre accès à la prison et le travail avec les personnes détenues se sont-ils bien déroulés ?

Nos accès à la Maison d’arrêt sur tout le temps des ateliers se sont très bien déroulés. Nous avons pu faire entrer tout le matériel nécessaire aux ateliers, les œuvres (même de grands formats et des sculptures). Notre travail avec les participants a été très riches, ils et elles étaient très investis et la récurrence de nos ateliers (2xsemaine pendant 1 mois) nous a permis d’instaurer un véritable suivi du projet et de tisser des échanges ainsi que des liens de qualité.

Ce projet mené à la Maison d’arrêt nous convainc de la nécessité de proposer des actions en milieu fermé. Source d’échange, de dialogue, d’ouverture et d’accès à l’art ce projet a pour objectif plus large, de rendre accessible certaines œuvres de la collection de l’artothèque au plus grand nombre, par le biais des pastilles sonores. Le cercle nous parait assez vertueux en ce sens.

2 /Aviez-vous une appréhension sur la façon dont les œuvres allaient être reçues ?

Nous n’avions pas d’appréhension particulière quant à la réception des œuvres.

En tant que médiatrices culturelles, notre travail est d’instaurer un dialogue entre les participants – nous – les œuvres, peu importe que la réaction soit dans le rejet ou l’acceptation/approbation de l’œuvre. Il s’agit d’arriver à faire passer les intentions de l’artiste, d’échanger autour des avis et ressentis des participants face aux œuvres.

3 / Quel a été l’apport des ateliers de Philippe Ripoll ?

Les ateliers que nous avons menés à la Maison d’arrêt se sont déroulés en deux temps :

- découverte de l’œuvre + atelier d’expression et d’écriture avec Philippe Ripoll pour aboutir à l’écriture d’une pastille sonore par Philippe

- atelier de modelage avec nous afin de rendre compte par le biais de la sculpture de détails des œuvres vues.

Philippe Ripoll a permis la réalisation concrète des pastilles sonores.

Notre binôme médiatrice + auteur a permis aux participants de s’inscrire à la fois dans la pratique artistique par le biais du modelage, d’accéder aux clés de lecture des œuvres et de pouvoir exprimer des réflexions plus sensible autour de celles-ci (souvenirs, réflexions personnelles, liens que les œuvres peuvent évoquer…) .

C’est dans cet équilibre que le projet trouve son sens.

 

 

 

Pastilles sonores