Présentation du projet :

Le Munaé (Musée national de l'éducation) a mené, en 2019, un projet de (re)lecture et d’interprétation d’images avec des personnes détenues du centre de détention de Val de Reuil.

Huit participants volontaires ont suivi cinq séances de médiation, lors desquelles ils ont été invités à découvrir une série d’affiches, réalisées en 1916, issues des collections du Munaé. L’objectif de ce projet est de confronter le regard de contemporains, non spécialistes de la période, sur des œuvres créées dans le contexte particulier de la Guerre 14-18. Cent ans plus tard, que nous disent ces affiches avec des messages d’enfants ? Que disent-elles sur leur époque mais aussi sur la nôtre ?

Après une remise en contexte historique, les huit participants ont effectué  un travail de décodage et d’analyse d'images  (symboles, couleurs, lexique, mise en page...) leur permettant d’appréhender les codes utilisés et reconnaître les messages diffusés.

Chacun s’est ensuite approprié une ou plusieurs affiches pour en réaliser sa propre version.
Découvrez l'exposition sur le site du Munaé.

La structure culturelle :

Le Munaé est l’héritier du Musée pédagogique, créé par Jules Ferry en 1879. Il a fêté ses 140 ans en 2019. L’établissement agit sous la tutelle du ministère de l’Éducation nationale et de la Jeunesse via Réseau Canopé. Il est labellisé «musée de France» depuis 2002. Musée gratuit, le Munaé rayonne nationalement et internationalement à travers son site munae.fr et les réseaux sociaux. Il est implanté à Rouen dans deux sites complémentaires.

Le lieu d’accueil :

Le Centre de détention de Val de Reuil est situé Chaussée d'Andelle à Val-de-Reuil.
Il est constitué de deux quartiers hommes de 780 places.

 

3 questions à … :

Aurelien Blot, ancien coordonnateur de l’action culturelle au Centre de détention de Val de Reuil

1 / Comment s’est construit ce partenariat avec le Munaé ?

Le partenariat est issu d’une proposition d’action Culture - Justice. Le projet a été construit avec Saadia Dahmani, responsable du Département des publics du Munaé. L’objectif était de proposer à un groupe de personnes non spécialistes en histoire de faire leur propre lecture ou réinterprétation libre d’une série d’affiches conservées au Munaé.

L’action s’est articulée sur une rencontre avec la médiatrice du Munaé et les objets des collections du musée. Dans un premier temps, une série d’affiches de propagande réalisées par des enfants en 1916 a été présentée, replacée dans son contexte historique, et détaillée pour proposer une lecture des codes et symboles utilisés. Puis est venu le moment de la création, chaque participant a choisi une affiche et a proposé une nouvelle version.

 2 / Quelle a été l’implication des participants dans l’ensemble du projet ?

Les implications ont été très diverses, tout comme les objectifs individuels. Un des participants s’est totalement emparé de la démarche, il a réalisé des esquisses en cellule pour préparer et parfaire sa réalisation finale. Un autre a opté pour un collage minimaliste, sa présence étant motivée par l’obtention d’une bonne appréciation dans son dossier. Un autre participant a lui aussi fait une réalisation technique minimaliste, mais parce qu’il ne se sentait pas à l’aise avec le dessin. Son analyse des affiches n’était pas reflétée dans sa réalisation.

J’ai proposé que chacun enregistre un commentaire audio (réalisé par l’auxiliaire du canal vidéo interne), qui sera diffusé sur un écran durant l’exposition.

 3 / Cette action a-t-elle fait évoluer l’image des musées auprès des participants ?

Outre la première séance, durant laquelle fut présenté le Munaé, le musée a peu fait l’objet des discussions durant les séances de création. Le projet initial prévoyait que les participants aillent une demi-journée au Munaé pour visiter le musée, ses réserves et son centre documentaire, et qu’ils soient présents au vernissage de l’exposition. Cela n’a malheureusement pas pu se faire.

 

Regards sur images, ré-interprétations d’affiches de la guerre 14-18