Présentation du projet :

En 2021 et 2022, Marion Renauld, autrice, a accompagné des personnes détenues au Centre de détention de Val de Reuil dans leur désir d'écrire, de façons personnelle, réfléchie et nourrie par des lectures y faisant écho. L'objectif était de réfléchir ensemble à quoi écrire et à qui..
8 personnes ont ainsi participé à 16 séances d'ateliers.

Il s’est moins agi de proposer des exercices d’écriture créative à partir de thèmes ou de formes choisis à l’avance, que de faire surgir, selon les besoins de chacun, ce que la parole peine à exprimer, ce que le crayon s’essaie à formuler. Il s’agissait donc de donner à chaque participant les outils de sa propre volonté de fabriquer du texte.

Autour de différents exercices et de nombreux moments d'échanges, ils ont ainsi pu écrire sous forme de carte postale, de questionnements ou encore de haïkus leurs interrogations et leur vie quotidienne au centre de détention.

Une restitution a eu lieu le 11 mars au cours de laquelle des participants ont lu les textes produits lors de ces ateliers et les différents supports qu'ils ont utilisés pour s'exprimer ont été exposés. Patrick Verschueren et Karin Helbert ont ensuite proposé une lecture musicale de textes de Charles Baudelaire.

Un recueil final mis en page par la poétesse intervenante sera également édité.

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La structure culturelle :

La Factorie / Maison de Poésie de Normandie est aujourd’hui un pôle culturel incontournable du territoire normand. Implantée sur l’Ile du Roi, à Val de Reuil dans l’Eure, elle a pour mission de faire rayonner et d’accompagner la création poétique contemporaine.

Souvent lieu de prémices, de tentatives, de premiers pas de la création, la Factorie accueille des projets naissants ou aboutis.

Marion Renauld écrit, agence et active le verbe sous forme de performances artistiques, de livres uniques, de recueils poétiques et de méditations publiques.

Les lieux d’accueil :

Le centre de détention de Val de Reuil, dit « Les Vignettes », est le plus grand établissement d’Europe pour longues peines. La prison, construite en 1989, est composée de deux divisions de 400 places.

 

 

3 questions à Julie Le Meur, chargée des bibliothèques du centre de détention de Val de Reuil  :

1 / Comment est né le projet ?

Le projet est né après une discussion avec Marion dont la source même du travail est la rencontre et le fait de récolter la paroles des personnes croisées au hasard dans la rue.

Nous avons trouvé qu'il serait intéressant de mettre en lumière ce que les personnes incarcérées pourraient avoir à dire.

2 / Est-ce que l’écriture à permis de libérer la parole ?

Oui, le fait que cela se soit déroulé sur plusieurs séances à permis aux participants de tisser un lien de confiance avec l'intervenante. Ils se sont livrés facilement au jeu de l'écriture.

3 / Selon vous, quel est l’intérêt de proposer des ateliers d’écriture en détention ?

Réveiller des envies d'écrire, sans oser le dire, beaucoup de  personnes détenues sont attirées par l'écriture ou par l'expression de leurs émotions de façon générale. Comme par exemple,  ce détenu qui  ayant été libéré pendant l'atelier, a tenu à continuer l'action depuis l'extérieur.  

Donner un but à leur journée, avoir un projet comme celui-ci sur le " long therme " a rythmé les journées à travers les exercices donnés sur lesquels ils ont travaillé toutes les semaines sur leur cahier.

Créer des liens entre eux, durant ces séances d'écriture où la parole s'est libérée. Ils se sont rendus compte qu'ils partageaient beaucoup de ressentis identiques et certains se sont mis à écrire et/ou lire ensemble en dehors des heures d'atelier.

Pour qui j’écris ?